La joie dans l’éducation (Saint Jean Bosco)

Notes sur le chapitre 3 : De la joie en éducation

La joie dans la discipline, voilà l’équilibre subtil que Saint Jean Bosco recherchait dans ses maisons. Un beau défi pour les mamans catholiques !

“L’art d’enseigner n’est que l’art d’éveiller la curiosité des jeunes âmes pour la satisfaire ensuite, et la curiosité n’est vive et saine que dans les esprits heureux. Les connaissances qu’on entonne de force dans les intelligences les bouchent et les étouffent. Pour digérer le savoir, il faut l’avoir avalé avec appétit”.

L’objectif n’est pas d’amuser la galerie, mais de nourrir un amour de Dieu profondément enraciné dans le coeur de l’enfant. S’ensuivent les vertus comme la droiture, l’équilibre, la confiance, la simplicité.

Et cet équilibre subtil entre joie et discipline se comprend alors aisément : l’enfant va pouvoir associer l’effort et le plaisir, ce qui va le conduire, par la suite, à entretenir de lui-même les bons principes qu’on lui a enseignés dans la bonne humeur. Et ce sont là des armes très solides pour affronter le monde moderne. Non, la religion n’est pas triste ! Bien au contraire !

Cette joie peut s’entretenir à chaque étape de la journée : les prières du matin, qui peuvent être l’occasion de se fixer des objectifs et de s’encourager à relever des petits défis (par exemple, pour lutter contre ma tendance à être mauvais joueur, je vais m’efforcer de féliciter mon adversaire au moins 3 fois pendant ma séance de badminton) ; un bon déjeuner avec des produits du jardin pourra être l’occasion de bénir les récoltes et de savourer ce que Dieu nous a procuré ; un chapelet rythmé par des chants et varié par des petites intentions de prières personnalisées ; un moment pris le soir pour récapituler les bonnes actions et les progrès effectués comme autant de trésors pour le Ciel, etc.

La vie ici-bas réserve son lot d’épreuves, et cette joie qui a imprégné l’âme de l’enfant devenu adulte lui donne une grande capacité à aller de l’avant. Comme une plante qui a fait de solides racines et qui s’est épanouie à la lumière, il pourra affronter le mauvais temps sans s’effondrer. Et comprendre aussi d’où vient la vraie joie : non pas de la possession (jamais satisfaite) de biens matériels, voiture, téléphone, vêtements, etc., mais de la vertu pratiquée pour le Bon Dieu.

“Bénie soit l’éducation qui parvient sans effort à ramener l’homme fait à la pureté de la source première, et à l’y replonger un instant pour le rendre ragaillardi aux luttes de l’existence, aux tentations de la vie, aux devoirs austères !”.

Le “goût de l’effort” peut donc s’acquérir dans la joie, et c’est même ainsi qu’il persiste malgré les années qui passent, même en l’absence des parents ou des éducateurs. Combien de fois ai-je entendu des témoignages qui déploraient l’apostasie d’enfants devenus grands et “libérés” du joug familial ? Une fois la contrainte retirée, ces pauvres enfants se sont égarés, séduits par les faux plaisirs du monde. C’est que cette contrainte était restée extérieure à eux, et non intériorisée avec joie dans leur coeur.

Pour moi, c’est en cela que consiste la vraie éducation : que les parents se fassent aimer pour se faire respecter, non pas pour satisfaire leur narcissisme, mais pour faire croître, chez l’enfant, le désir indéfectible de faire le bien par amour de Dieu. Et il est bien plus facile d’enraciner ce désir lorsqu’il est nourri par la joie que par la tristesse, le dégoût ou l’ennui. L’éducation moderne s’arrête à la première étape et manque le but essentiel…

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