Catholique et enceinte après 40 ans

On lit souvent que les grossesses dites “tardives” ou “gériatriques” (!) sont plus fréquentes aujourd’hui qu’avant. C’est à la fois vrai et faux.

Les grossesses à plus de 40 ans sont en effet plus nombreuses en 2025 qu’en 1985. Mais au début du XXe siècle, elles étaient très communes. En réalité, le pourcentage est le même en 1946 et en 2015 : 5% des naissances sont le fait de grossesses tardives. Faites une enquête dans votre famille, il y a de bonnes chances pour que vous entendiez des histoires de maternités à 40 ans passés. Simplement, ce n’était pas le premier enfant de la famille, loin de là ! Alors que de nos jours, avec le contrôle des naissances, le développement des techniques de la procréation assistée et le travail des femmes, la première grossesse est de plus en plus tardive. Il y a donc bien plus de primipares quarantenaires aujourd’hui qu’avant.

Allez voir les statistiques :)

Dans ce contexte, comment la foi catholique influence-t-elle le vécu de la grossesse tardive, mais aussi le regard porté sur elle, autant par le milieu médical que par la société en général ?

Je vous propose ici mon témoignagne, mais n’hésitez pas à partager votre expérience :) J’ai aujourd’hui 43 ans et ma petite dernière vient de fêter ses 6 mois.

1) La grossesse tardive reste un fait “étonnant” qui suscite des questions… embarrassantes

“C’est une grossesse désirée ou un accident ?” : combien de fois ai-je entendu cette question ? Tous les rendez-vous médicaux commençaient par là. Ou l’art de mettre à l’aise la patiente… L’entourage aussi ne se gênait pas pour plaisanter sur le fait qu’on ait “remis ça”, car tout de même, “ce n’est pas très sérieux à ton âge”. En fait, si vous ne venez pas d’un milieu catholique, les gens considèrent la contraception comme une pratique allant de soi : une grossesse tardive, c’est donc soit un coup de folie, soit un accident !

La grossesse tardive déchaîne donc les jugements de valeur (pour le coup, eux sont non désirés !!). Mais j’ai finalement saisi l’occasion pour affirmer haut et fort ma foi catholique. Y compris à l’hôpital, ce qui ne manquait pas de provoquer un petit blanc… et ce n’était pas moi la plus gênée !

Chaque enfant est une grande grâce que Dieu nous fait.

2) Le suivi médical est bien plus pesant : on ne vous parle que des risques !

Qui dit grossesse après 40 ans, dit hausse de certains risques. Le dépistage de la trisomie 21 est un bon exemple. J’en reparlerai sans doute, car c’est un gros sujet. Tout est fait pour que les bébés trisomiques soient repérés et éliminés. En tant que catholique, faut-il accepter le diagnostic si chaudement recommandé par les médecins ?

Chaque couple est libre de faire son choix. Savoir ou ne pas savoir, telle est la question. Dans la mesure où la technique est désormais moins invasive et dangereuse que l’amniocentèse (une prise de sang suffit), nous avons accepté de faire ce diagnostic. Non pas pour nous débarrasser de notre bébé, évidemment, mais pour prendre toutes les dispositions nécessaires. Et préparer la fratrie à accueillir cet enfant malgré son handicap (il se trouve que nous n’avons finalement pas été confrontés à cette situation). Mais je comprends complètement les couples qui ne souhaitent pas savoir et qui se sentent remplis d’amour pour leur enfant, quel qu’il soit. C’est une grande preuve de charité.

3) Plus de fatigue, plus de temps pour récupérer

Quand on a plus de 40 ans et que la vie de famille est déjà bien remplie, la grossesse est plus fatigante. Rien d’étonnant ! Il faut gérer les enfants et son état plus ou moins… pesant. Les premiers mois sont particulièrement éprouvants avec les vomissements très sévères dans mon cas. Pour le post-partum, la grosse différence, en ce qui me concerne du moins, c’est le temps de récupération. J’avais fréquemment besoin de m’allonger, dès que bébé dormait ! Et tant pis pour l’état de la maison… J’ai mis aussi plus de temps à perdre les kilos que j’avais pris (mais j’en avais pris le double par rapport à mes premières grossesses, c’est une bonne excuse ?!). Je trouve aussi qu’à plus de 40 ans, on a tendance à être plus indulgente avec soi-même, à fixer plus facilement aussi les priorités.

La foi catholique apporte enfin beaucoup de réconfort dans ces moments là. Même si le quotidien est bien rempli, il est important de trouver des petits moments pour se recueillir, des “respirations spirituelles” qui permettent de reprendre des forces, de calmer ses émotions et d’accueillir Dieu dans toutes les tâches que nous devons mener.

Le sujet vous intéresse ? Je vous conseille d’aller lire l’article : https://www.matercatholica.fr/blog/faire-face-a-lepuisement-maman-catholique

4) La grossesse tardive est un cadeau du ciel

Du point de vue statistique, la grossesse tardive est une chance. Pour une catholique, cette chance est une grâce accordée par Dieu.

Malgré la fatigue, je vois mon enfant comme un magnifique cadeau du ciel. Je profite de chaque instant passé avec elle, en me disant que je ne connaitrais peut-être plus jamais cette immense joie ! Dieu seul sait…

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