L’autorité en éducation (Saint Jean Bosco)
Notes sur le chapitre IV de l’ouvrage de l’abbé Auffray “Une méthode d’éducation - Saint Jean Bosco”
Comment exercer une autorité ni par la force, ni par la peur ?
“Se faire aimer soi-même pour mieux faire aimer Dieu”.
Et pour se faire aimer, il faut aimer les enfants, et qu’ils se sentent aimés. L’éducation par l’exemple est la plus efficace auprès des petits.
On pourrait penser que cette méthode n’a rien de solide car elle repose sur le sentiment. En réalité, cette affection n’est pas le but, mais le moyen d’attirer l’âme de l’enfant vers le monde surnaturel. Et c’est là la grande différence avec la pédagogie moderne : l’éducateur ne se sert pas de cette affection pour s’enorgueillir ou satisfaire sa vanité personnelle. Beaucoup de pédagogues modernes sombrent dans le piège du culte de la personnalité. De l’idolâtrie. Le véritable éducateur, au contraire, porte cet amour à un degré supérieur et amène ainsi l’enfant à aimer le Christ et à obéir en Son nom. Il est avant tout un intermédiaire bienveillant entre l’enfant et Dieu.
Quels exemples pourrait-on prendre ? Celui de la prière : en faire un moment solennel qui soit tout de même vivant. Obliger les enfants à se tenir correctement, à se recueillir ou à faire silence pour les plus petits, sans les contraindre cependant à des prières interminables. Ajouter de temps en temps de intentions particulières, en lien avec la vie de famille, pour que ces prières ne soient pas dites de façon automatique, mais constituent un jalon privilégié de la journée où on pense très fort au Bon Dieu. Un autre exemple plus prosaïque pour les repas : les enfants difficiles seront encouragés à faire des efforts pour travailler leur volonté et faire plaisir au Bon Dieu. On peut aussi leur rappeler que refuser de manger n’est pas gentil pour celle qui a préparé le repas ! Et s’ils veulent lui faire plaisir, ils peuvent bien avaler trois bouchées (pas trois tonnes !). D’expérience, les repas préparés avec l’aide des enfants passent bien mieux… les petits commis sont souvent fiers de nourrir toute la famille. Alors autant saisir l’occasion ! Pour finir, exercer une autorité dans un climat serein est bien plus facile : ce n’est pas évident tous les jours de garder son calme, mais une petite chanson, un jeu court, une prière mentale peuvent apporter une aide précieuse.
Cette façon de faire demande beaucoup de patience et de dévouement, mais elle est bien plus payante à long terme que l’autorité exercée par la force ou la peur. Au moment de l’adolescence notamment, elle facilite énormément les choses, car elle a préparé l’enfant à se plier à la discipline avec joie. Il ne le fait pas simplement parce que son père ou sa mère le lui a demandé. Il le fait parce qu’il sait que c’est ce que le Bon Dieu attend de lui.
“Le produit de cette triple collaboration de la grâce de Dieu, de la volonté humaine, et de l’affection agissante de l’éducateur sera le jeune homme chrétien”.