Série de vidéos sur l’éducation des enfants
publiée par la chaîne “l’Education des enfants”
Vidéo 1 - le nouveau-né et le petit enfant
un très joli préambule : Dieu nous confie les enfants pour qu’ils puissent ensuite peupler le Ciel
le sommeil - parenthèse sur le rôle de la mère dans la société -
horaires et quantités
rituels, l’emmaillotage, l’intonation de la voix
tétées
la participation du tout-petit à la vie spirituelle de la famille (prières, messes, examen de conscience à partir de 5 ans)
Mon avis : beaucoup d’informations pratiques très utiles et bien expliquées, en particulier dans la dernière partie. L’intervenante insiste plusieurs fois sur la nécessité de préserver les enfants de l’extérieur, et je suis complètement d’accord avec elle. C’est plus facile à faire à la campagne qu’à la ville… Les trois éléments mis en avant pour l’examen de conscience me semblent aussi très bien vus : le mensonge, la justice et l’obéissance, ainsi que la manière de poser des questions qui ne doit pas se limiter aux actes, mais interroger aussi les intentions.
Il y a un point où je ne suis pas d’accord : l’intervenante explique que le bébé doit sentir dès ses 3 mois que la vie est un combat et qu’il ne peut pas avoir tout tout de suite ; je pense pour ma part qu’il a bien le temps de se confronter à cette réalité et que le faire patienter pour être consolé ou nourri n’apporte rien de bon à cet âge. Les petits bébés n’ont que les pleurs pour s’exprimer et ils ne peuvent pas encore raisonner. Ils ont besoin d’être rassurés avant tout. Hormis ce point, les conseils prodigués me paraissent très sensés et parfaitement adaptés à la perspective catholique.
Vidéo 2 : la responsabilité des parents
préambule : les enfants appartiennent à Dieu, les parents sont les instruments de quelque chose qui les dépasse - responsabilité et liberté
l’importance de l’atmosphère du foyer : l’enfant est comme un bourgeon qui ne s’épanouit correctement que s’il est dans un bon climat
en particulier, la paix entre les époux
importance de la confession fréquente : la force de l’âme en état de grâce
absence de discorde entre les époux = lutter contre les ennemis que sont l’habitude, le manque d’attention, l’incompréhension, l’opposition d’idées - réfléchir chacun de son côté sur le moule de sa propre famille pour se mettre d’accord ensuite sur le moule familial qu’on veut transmettre
insister sur les bons exemples, mettre l’accent sur le bien plutôt que sur le mal
Mon avis : cette conférence est très importante car elle souligne la nécessité de l’équilibre et de l’harmonie du couple pour l’épanouissement du foyer. Être une bonne maman, c’est aussi et avant tout être une bonne épouse. Les conseils prodigués sont très concrets et s’appuient sur des exemples, j’ai beaucoup apprécié l’accent mis sur la communication entre adultes et l’importance de savoir reconnaître ses torts et de dire pardon. On évite ainsi la rancune et les mesquineries, tout en travaillant son humilité. De mon point de vue, cela peut améliorer grandement l’entente entre les époux et l’ambiance dans la famille.
Vidéo 3 : l’organigramme / l’organisation de la journée
Ce que la conférencière appelle l’organigramme est le tableau qui donne l’emploi du temps et les tâches à faire pour chaque membre de la famille. Elle préconise d’y indiquer en priorité les horaires des siestes et de coucher, des repas (2 services si famille nombreuse), des prières, des tâches ménagères et des temps libres.
Parenthèse sur le début de la journée . Elle propose cette organisation : la mère se prépare avant tout le monde (prière, toilette) et vient chercher les enfants dans leur chambre ; ceux-ci se lavent à l’eau froide à tour de rôle, rangent leur chambre, préparent la table du petit déjeuner.
Elle met l’accent sur l’importance des temps libres ou de repos pour la maman, et également des temps à réserver pour l’époux avec le “devoir de s’asseoir”, c’est-à-dire de prendre un moment pour discuter entre adultes.
Elle insiste sur le fait que les enfants doivent participer aux tâches ménagères dès le plus jeune âge et apprendre à ne rien laisser trainer. Elle conseille de leur attribuer des tâches fixes et d’identifier leurs affaires par exemple avec un système de couleurs ou de gommettes.
Enfin, elle mentionne les principales vertus ainsi développées : l’obéissance, source d’humilité, toujours associée à beaucoup d’affection ; la générosité et le bonheur de faire le bien.
Mon avis : J’ai beaucoup apprécié le caractère concret de cette conférence ; on sent l’expérience de la conférencière. Elle dit elle-même que réussir une telle organisation est un exploit, ce qui m’a rassurée, car je dois bien reconnaître que dans mon foyer, ce n’est pas aussi bien huilé. Nous n’avons pas de tableau, mais il n’y a que 4 enfants, ce qui facilite la répartition des tâches. Je préfère utilise une liste de choses à faire pour la journée, quand le moment se présente. J’ai tout de même suivi son conseil sur les tâches fixes pour la table : un enfant apporte et débarrasse les couverts, l’autre les assiettes et les verres, etc. et je dois dire que c’est bien mieux ainsi, cela évite les disputes et les jalousies. Il y a juste un point où je ne suis pas d’accord, mais c’est un détail : elle précise au début de son intervention que les enfants ne sont pas chez eux, mais chez leurs parents. Ce n’est pas ainsi que j’envisage les choses : le monde extérieur est tellement hostile et vicieux que les enfants ont besoin de se sentir en sécurité chez eux, comme dans un refuge. Le foyer est un havre de paix dans la tempête ! Ils sont chez moi chez eux…
Vidéo 4 : (le jardin secret des enfants) éducation et instruction
Je pense qu’il y a une erreur dans le titre, car la vidéo est consacrée à deux thèmes distincts : les difficultés auxquelles peuvent faire face les mères et d’autre part, l’éducation et l’instruction des enfants.
La première partie constitue la fin de la conférence précédente centrée sur l’organisation de la journée. La conférencière mentionne 4 obstacles auxquels les mères sont confrontées dans leur devoir d’état : l’état physique (maladie…) ; la faiblesse morale, le découragement ; la paresse ; le dégoût.
Mon avis : j’ai beaucoup apprécié ce que la conférencière dit de la paresse et je l’ai d’ailleurs répété à mes enfants, un soir, à la prière, car je trouve l’image très parlante. Elle évoque l’épisode de la pêche miraculeuse où Jésus demande à Pierre de jeter encore une fois ses filets, alors que celui-ci a passé la nuit à pêcher sans succès. Ce dernier petit effort, effectué par obéissance, est celui qui porte ses fruits (alors qu’il y aurait eu plein de prétextes à invoquer pour ne pas le faire). J’y pense souvent désormais !
La seconde partie de la vidéo aborde l’éducation et l’instruction. La conférencière fait une parenthèse sur les bonnes manières qui ne sont pas à proprement parler l’éducation. Il y a d’ailleurs des enfants qui apparemment se comportent très bien, mais qui, en réalité, ne sont pas bien éduqués. Il faut se méfier des jolies apparences. La conférencière évoque le minimum à inculquer, notamment à la messe : le silence et le maintien (et rien que ça, on sait bien que c’est loin d’être évident !). Elle dit une phrase que j’ai trouvée très drôle et très juste : “attendez-vous à être humiliée par vos enfants, c’est normal”… par exemple, lorsque vous serez obligée de sortir de la chapelle car votre petit dernier fera une crise. Elle préconise de garder son calme et d’infliger “une petite tape sur le derrière” qui ne fait pas mal, mais qui fait comme un petit choc électrique. C’est tellement à contre-courant des tendances actuelles que c’en est comique. Vient ensuite la partie sur l’instruction : non, tous les enfants ne sont pas doués à l’école, et c’est tout à fait normal, car chacun a ses propres dispositions données par Dieu. D’où l’importance de ne pas s’intéresser qu’aux notes (ce qui favorise une vision très matérialiste du parcours scolaire et ensuite professionnel), mais d’encourager les efforts, en proportion des capacités de l’enfant.
Mon avis : je trouve qu’il y a des vérités dites à la fin de la vidéo qu’on aimerait entendre davantage dans le milieu catholique qui met généralement l’école sur un pied d’estale. La conférencière dit des choses très justes, mais je trouve qu’elle devrait aller plus loin, notamment quand elle évoque les activités manuelles, reléguées comme d’habitude à un loisir qu’on peut pratiquer le week-end. En réalité, combien d’enfants seraient heureux d’apprendre un métier manuel au lieu de passer des heures à bachoter des connaissances qui ne leur seront d’aucune utilité plus tard ? C’est un vaste sujet sur lequel je vais revenir, et je sais que je ne vais pas me faire que des amis. Mais c’est une question absolument essentielle pour l’éducation des enfants et leur vision du métier.
Vidéo 5 : les écrans / l’autorité parentale
Cette conférence constitue la suite de la précédente sur l’instruction. La conférencière évoque tour à tour les écrans et les lectures. Dans la dernière partie, il est plutôt question de l’autorité parentale.
Le discours porté sur les écrans est celui qu’on entend habituellement dans le milieu catholique, radical et culpabilisant . Elle rappelle les préconisations officielles (pas d’écrans avant 3 ans, etc.) et les efforts que doivent aussi faire les adultes pour ne pas utiliser leurs écrans devant leurs enfants. Que faire à la place ? raconter des histoires, des vies de saints, des extraits de la Bible, des récits de voyage des missionnaires, des épopées des héros de l’histoire de France…
Mon avis : C’est un sujet épineux, car on aimerait toutes protéger nos enfants de la méchanceté du monde largement véhiculée par les médias et les écrans, mais tout a été absolument parasité et à moins d’habiter sur une île déserte, il est difficile d’y échapper. Eviter par exemple les films jusqu’au collège, ça me semble tout de même très compliqué, surtout quand la fratrie est étendue ; l’école elle-même organise des sorties cinéma : faut-il empêcher son enfant d’y participer ? Je pense qu’une vraie réflexion entre parents doit être menée en amont pour fixer les limites, non seulement en quantité, mais surtout en qualité. Je trouve que le plus important, c’est que les enfants intègrent que le divertissement est agréable, mais qu’il doit rester périphérique à la fois dans leur temps et dans leur esprit. Dans le cas contraire, il est restreint voire supprimé. Cela vaut pour les écrans, mais aussi pour les lectures, le sport, les sorties entre amis, etc. etc. Je trouve la conférencière bien plus inspirée quand elle évoque les histoires, on sent qu’elle est très enthousiaste : elle semble avoir de bons souvenirs en tant que maman de ces moments passés sur le canapé à faire rêver les enfants en leur racontant les miracles et les exploits des héros chrétiens ! C’est quelque chose que je fais assez peu car je n’ai pas la culture nécessaire, mais certains livres peuvent bien aider dans cette tâche.
La conférencière aborde ensuite la question de l’autorité parentale partagée entre le père et la mère qui se complètent. Le père aide notamment la mère à se détacher de ses enfants à plusieurs étapes de leur vie, à travailler la virilité des enfants y compris chez les petites filles. Elle évoque la crainte filiale comme un apprentissage de la crainte de Dieu, par le biais de l’obéissance qui doit être immédiate, entière et universelle.
Mon avis : cette partie s’inspire beaucoup du Décalogue de l’autorité que je suis d’ailleurs en train de lire. Les conseils sont fondés sur le bon sens et replacent chacun à sa place, dans son rôle. Pas d’égalité entre hommes et femmes, mais une complémentarité harmonieuse qui permet aux enfants de trouver l’équilibre dans un cadre rassurant aux limites claires. Pas non plus très à la mode, et d’autant plus satisfaisant à écouter !
Vidéo 6 : la place de l’autorité
La conférencière commence par une mise en garde contre les conclusions tirées par les neurosciences sur l’enfant (le stress est nocif, il ne faut que de la bienveillance, l’enfant ne sait de toute façon pas contrôler ses émotions, etc.). Elle poursuit par une définition claire des objectifs que doit viser l’éducation et le rôle de l’autorité. Une éducation réussie ne peut pas s’appuyer que sur le sensible et l’émotion ; il faut définir clairement une échelle de valeurs, et c’est le véritable sens de la “bienveillance” qui consiste à montrer où est le bien et à le transmettre. L’éducation doit avant tout inculquer les vertus : la foi (obéir), l’espérance (faire confiance et être loyal) et la charité (être bon). Elle décrit ensuite les différentes étapes de la progression morale de l’enfant, le passage de la crainte servile à la crainte filiale, la lutte contre la paresse, l’orgueil et la gourmandise, la responsabilisation croissante, le développement de la force morale, de la constance et de la persévérance, la place de plus en plus grande des discussions. Pour que cette éducation fonctionne, il faut des parents vertueux et matures ; la conférencière fait référence à la dernière partie du Traité du Saint-Esprit de Mgr Gaume. Quels sont les obstacles à l’autorité : le mauvais exemple ; le mensonge ; l’injustice ; le manque de dignitié ; la lâcheté ; l’autoritarisme.
Mon avis : une conférence qui mêle judicieusement les conseils pratiques et les considérations plus théoriques. Le Décalogue de l’autorité est une référence tacite. Toutes les théories fumeuses de la parentalité positive sont battues en brèche. Celle-ci fabrique des monstres d’égoïsme. N’oublions pas de juger les arbres à leurs fruits, et si les principes évoqués semblent rigoristes, à nous de les adoucir avec notre affection et notre patience !